Quelques commentaires sur le bilan de l’équipe sortante
- sengager2024 dynamiquecommune
- 22 mars 2024
- 3 min de lecture
L’équipe sortante, quand elle n’accuse pas les précédents exécutifs, met volontiers en avant son bilan. Sans en commenter tous les manquements et lacunes, voici quelques éléments qui relèvent, a minima, d’une interprétation biaisée de la réalité voire d’une relecture de l’histoire.
En matière de politique de l’emploi
La politique de dégel est toute relative… puisque, côté Enseignants-chercheurs, il n’est reconnu que 5 “dégels” (72 postes créés pour 67 départs) ce qui n’a rien d’un dégel massif.
Dans les faits, il n’y même aucun “dégel” puisque l’effet de l’endo-recrutement n’est pas pris en compte. Pour exemple, le ratio entrée-sortie est, pour la seule UFR Humanités, négatif avec 7 postes perdus à la rentrée 2022 et 7 autres postes manquants à la rentrée 2023.
Cette politique malthusienne est là encore confirmée par le rapport annuel de l’ordonnateur financier qui note, lors du CA du mars 2023 que “l’effectif moyen est en forte baisse (-9 ETP), conséquence des rentrées 2021 et 2022 qui enregistrent respectivement -6 et -14 ETP”
=> il faut impérativement engager une politique de recrutement volontariste et stratégique. Nous nous y engageons, sans trompe-l’oeil.
Nombre d’avancées mises en avant par l’équipe sortante constituent la simple résultante de mesures nationales (RIPEC, création de postes d’ATER pour les doctorants et, en cours, mesures C3 en faveur des PRAG-PRCE).
=> nous nous engageons à compenser progressivement l’écart entre la PES et la composante C 1 du RIPEC
En matière de gestion financière
Le mandat échoué se signale par une gestion défaillante avec 8 millions d’excédents budgétaires cumulés à l’échelle des 4 dernières années.
Les citations du rapport de l'ordonnateur, produits en CA et consultables en ligne ici, sont explicites :
En 2020, le solde budgétaire dégagé au compte financier est positif. Il est arrêté à + 2 364 723,24 € ;
En 2021, dit l’ordonnateur, “L’université Bordeaux Montaigne confirme sa maîtrise budgétaire et termine l’année 2021 avec un résultat excédentaire de +4,2M€” ;
En 2022, l’université dégage un solde budgétaire de 143.000€ ;
En 2023, le résultat global dégage un excédent de 1.423 547€ mais qui serait de 2.263.000 € si nous avions encaissé dans les temps la subvention du Conseil régional (1,4M€) obtenue pour moderniser notre parc informatique (REACT-EU).
Ces excédents non maîtrisés sont autant de financements dont auront été privées notre formation et notre recherche. Ils nous exposent qui plus est à des ponctions ministérielles.
Ces excédents sont d’autant plus intolérables que l’enseignement supérieur connaît une période de disette où beaucoup d’universités peinent à équilibrer leur budget voire sont poussées au déficit. Un article du Monde du 30 septembre 2023 détaille cette situation ("Selon France Universités, près de 20 établissements étaient en déficit fin 2022 et la majorité des 74 le seront fin 2023").
Notre situation budgétaire est encore affaiblie par la baisse de nos ressources propres. Celles-ci connaissent, malgré le fort développement des revenus de l’apprentissage, une chute inquiétante. Ainsi les prestations de formation continue sont-elles passées, de 932 565€ en 2019 à 672 166€ en 2022
Ceci représente, sur trois années, une baisse de 30%, encore accentuée en 2023 de l’aveu-même de l’ordonnateur (“Concernant la formation tout au long de la vie (FTLV), on soulignera une baisse des recettes”, rapport présenté lors du CA du 8 mars 2024").
Au final, avec 14% de recettes propres dans son budget, Bordeaux Montaigne se place à l’avant-dernier rang des universités arts, lettres langues et SHS. (données AEF). Alors que nous étions, il y a 8 ans, dans le peloton moyen, nous sommes aujourd’hui relégués. C’est la traduction d’une absence de stratégie et de vision politiques.
La diversification des ressources promise voici 4 ans a échoué, à l’instar de la politique de levée de fonds et de mécénat brandie, en 2020, par le candidat Lionel Larré.
En matière de suivi social, l’université Bordeaux Montaigne
n’a toujours pas, depuis 2018, réactualisé le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP), instrument que les employeurs ont l'obligation de mettre en place dans une démarche de prévention des risques ;
ne publie plus, depuis deux ans, de Bilan social (devenu “rapport social unique"). Or ce document, qui regroupe toutes les informations sur les personnels, les emplois, les conditions d'exercice de la carrière, les rémunérations, la formation du personnel, les conditions de travail, les relations professionnelles et les activités sociales, culturelles, sportives et associatives, est central pour le dialogue avec les représentants des personnels ;
n’a rien mis en place en terme de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).
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